Yaoundé, Cameroun: les jeunes professionnels appelés à lutter contre l’illégalité forestière

Accroître la connaissance et impliquer les jeunes dans la lutte contre l’illégalité dans la chaîne d’approvisionnement du bois au Cameroun dans une visée de protection des forêts du bassin du Congo et de résolution de la crise climatique actuelle, tel a été le but de la conférence-débat qui s’est tenue le 8 septembre 2023 à Yaoundé, capitale du Cameroun. 

Le thème du débat était basé sur l’article intitulé “Cameroun : comment le bois illégal échappe aux postes de contrôle”, une enquête qui relate la corruption et l’échec dans le système de traçabilité du bois au Cameroun. L’article est réalisé par Josiane Kouagheu et Madeleine Ngeunga, journaliste et Éditrice Afrique au Pulitzer Center et financé par le programme Rainforest Investigations Network. 

Pour ce faire, 78 jeunes professionnels de différents profils ont échangé avec les journalistes et membres de la société sur les conséquences de la mauvaise gouvernance et de la corruption dans le secteur forestier camerounais ainsi que leur rôle et les opportunités qui s’offrent à eux dans ce domaine. 

L’intervention de Madeleine Ngeunga à commencé par expliquer aux jeunes la méthodologie et les ressources utilisées pour réaliser l’enquête journalistique. Ensuite; elle a démontré aux jeunes l’importance de porter devant l’opinion publique les pratiques néfastes à l'économie du Cameroun, à leurs carrières et aux ressources qui devaient leur servir à améliorer leurs conditions de vie. 

Gislain Fomou, expert en gouvernance Forestière, a, quant à lui, relevé les difficultés liées à la gouvernance forestière, particulièrement dans le secteur du bois où les acteurs du secteur forestier sont quelques fois complices des agents de l’Etat. “ Les conséquences de l’illégalité dans l’exploitation forestière sont notamment l’incertitude sur la durabilité des ressources, la perte des revenus et généralement la perte dans les ravitaillements en ressources forestières pour la population locale qui en dépendent”, a-t-il renchéri. 

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Avec un apport de 5% dans le produit intérieur brut dans l'économie camerounaise ainsi que plusieurs emplois directs et indirects qu’il génère, le secteur forestier présente beaucoup d'opportunités pour les jeunes camerounais, dont les plus grands défi pour saisir ces opportunités sont le manque de formation professionnelle sur les mécanismes d’exploitation forestière et le désintéressement parfois sur la question, selon Declermond Ateba Logo, expert Forestier. 

Dans le même ordre d’idée, Blondel Silenou, responsable d’association des jeunes sur la protection de l’environnement, a cité des opportunités concrètes en relation avec la forêt pour les jeunes comme l’entreprenariat forestière, l'élevage des ressources rentables, le recyclage des déchets du bois, la fabrication de l’huile à partir des produits forestières non-ligneux, la transformation et la commercialisation des fruits secs. 

Intéressés par les différentes interventions, les jeunes ont engagé des échanges portant sur des sujets tels que les procédures de mise en relation avec les services étatiques pour obtenir les documents nécessaires pour une exploitation forestière dans les normes ainsi que les mesures prises par les pays du bassin du Congo? 

Comme le démontre le questionnaire soumis aux participants à la fin des assises, 87% des jeunes à cette conférence-débat sont satisfaits des échanges, ont pu identifiés quelques opportunités pour leur carrière et action de plaidoyer pour la protection des forêts du bassin du Congo. 

La conférence-débat a réuni différents profils des jeunes de 25 à 45 ans et était organisée par le Journalists’ Network of Maputo Action Plan (JNMAP) en collaboration avec le Pulitzer Center, ce, dans le cadre du projet “Échanges avec les jeunes professionnels du bassin du Congo”, l’initiative de sensibilisation dans le bassin du Congo. Cette dernière a pour but d’encourager les échanges et discussions entre et par les jeunes professionnels inspirés des thèmes des reportages journalistiques financés par le programme Rainforest Investigations Network.